Thésaurisation des objets : signes à ne pas sous-estimer dans la dysphobie (trouble de la thésaurisation)

Lâcher prise sur les objets, les souvenirs et les personnes n'est pas toujours facile. Il y a des cas où cette difficulté devient dysfonctionnelle, au point qu'elle se traduit par une tendance pathologique à thésauriser

Cette condition est connue sous le nom de trouble de thésaurisation ou disposofobia

Tendance à la thésaurisation : quelles en sont les causes ?

D'un point de vue évolutif, mettre de côté des ressources pour les périodes « maigres » est une pratique qui favorise la survie et offre une valeur d'un point de vue physique avant même le mental.

Garder des choses pour soi est tout à fait normal, tout comme collectionner ou thésauriser des objets et des souvenirs.

Il existe cependant des cas où cette attitude devient pathologique, c'est-à-dire lorsque le besoin d'acquérir ces biens – sans les utiliser ni les jeter – se traduit par une lourde limitation des activités quotidiennes, à commencer par l'hygiène, le nettoyage des espaces et le repos.

Ceux qui souffrent de disposophobie ont tendance à accumuler sans retenue, et ne semblent pas se soucier que l'accumulation elle-même réduise, voire empêche, de se déplacer dans la maison.

Pourquoi se débarrasser des objets peut être difficile : la disposophobie

Dans les cas pathologiques de compulsion de thésaurisation, se développe la peur de jeter ce que l'on collectionne.

On a tendance à se dire que tout pourrait s'avérer utile demain parce que cela pourrait augmenter sa valeur économique ou émotionnelle.

Cette pensée peut devenir un guide qui mène directement à la thésaurisation.

Le principal risque de devenir lié à des objets, des situations et des souvenirs se produit lorsque cela réduit l'espace pour les opportunités futures.

Les personnes atteintes de trouble de la thésaurisation perçoivent un fort attachement émotionnel aux objets et ressentent le besoin de maintenir une forme présumée de contrôle sur ceux-ci, à tel point qu'elles n'acceptent pas qu'on les touche ou qu'on les jette.

Le simple fait de penser à quoi se débarrasser génère de l'anxiété et de l'angoisse chez ces personnes ; le passage de la pensée à l'action n'est jamais réellement mis en œuvre soit par peur de prendre la mauvaise décision, soit par incapacité à se détacher des objets, même s'ils sont ensuite abandonnés dans la déchéance qui entoure souvent le malade.

Tendance à la thésaurisation : sonnette d'alarme

Il peut y avoir certains signes que les membres de la famille peuvent remarquer et qui peuvent être suffisants pour référer à un spécialiste :

  • présence de disputes familiales causées par des « choses dans la maison » excessives qui génèrent de l'encombrement ;
  • tendance excessive à stocker
  • difficultés dans la gestion financière du foyer ;
  • tendance à tergiverser dans le rangement des comportements ; et
  • réduction des relations sociales jusqu'au point de retrait.

L'intervention précoce permet de prévenir l'aggravation de conditions cliniques sous-liminaires qui, avec le temps, peuvent même venir compromettre le bien-être psychologique d'une personne et des membres de sa famille.

Comment intervenir en cas de dysphobie (trouble de thésaurisation)

Dans le cas du trouble de la thésaurisation, une intervention extérieure, comme un cohabitant qui décide de vider physiquement la maison, n'est d'aucune utilité et, au contraire, déclenche des réactions indésirables chez le malade.

Bien que cette condition entraîne un inconfort cliniquement significatif pour les patients, ce sont les membres de la famille qui demandent généralement une intervention, précisément parce qu'ils ressentent souvent eux-mêmes les effets de ces comportements.

La thérapie cognitivo-comportementale apparaît comme le traitement de choix : une partie de la thérapie doit inclure une phase psycho-éducative pour le patient, afin de favoriser une meilleure prise de conscience de la maladie, mais aussi pour les membres de sa famille.

Il est également essentiel de pouvoir faire comprendre la présence d'une composante biologique à l'origine de ce trouble : on peut ainsi essayer de racheter, au moins en partie, l'image négative du patient qui s'est souvent structurée temps.

Une bonne intervention doit partir du développement d'une alliance thérapeutique solide entre les sujets concernés, qui permettra de construire un parcours ciblé avec des objectifs partagés.

Accumulation : les principaux objectifs d'un parcours thérapeutique

Une voie thérapeutique en cas de tendance à l'accumulation

  • permet d'intervenir sur les croyances liées à l'accumulation dysfonctionnelle des patients ;
  • implique une augmentation de la conscience de la maladie (insight) et de son propre comportement dysfonctionnel ;
  • développe des compétences de prise de décision;
  • joue un rôle dans la gestion et la prévention de l'impulsion à la thésaurisation ;
  • intervient dans les relations familiales.

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La source:

Humanitas

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